31 octobre 2009

De Arès 1-X à Mars en passant par la Lune

Premier essai réussi cette semaine pour le lanceur prototype Arès 1-X de la NASA. La fusée s'est parfaitement arrachée de son pas de tir du Centre Spatial Kennedy mercredi dernier après plusieurs reports dû à la météo.

Le premier étage a fonctionné sans problème pendant environ 2 minutes 30 comme prévu avant de retomber dans l'Atlantique, freiné par des parachutes. Le deuxième étage et la charge utile étaient inertes et sont également retombés après séparation du premier étage.

Arès 1-X est le prototype de la future fusée Arès 1 destinée à remplacer la navette américaine. Les spationautes ne seront alors plus transportés par une navette mais par une capsule spatiale dénommée "Orion", comme lors du programme Apollo.

L'avenir du programme Constellation dont fait partie le lanceur Arès 1 reste cependant soumis à la volonté du congrès Américain. Faute de financement suffisant, l'objectif de renvoyer des hommes sur la Lune vers 2020 pourrait être reporté aux calendes grecques, ou romaines.

Question

Pourquoi avoir choisi le nom du dieu grec de la guerre pour une fusée à vocation civile, pacifique et scientifique?

La racine carrée

Il est souvent de coutume pour les grand projets de leur trouver un acronyme "qui sonne bien". L'idéal étant que l'acronyme soit le nom d'un dieu de la mythologie ou plus simplement un prénom, souvent féminin. Je travaille ainsi sur un projet dénommé "SAMANTA", acronyme de Snecma Algorithms Maturation ANd Test Application (Environnement de test et de maturation d'algorithmes Snecma).

Dans le cas d'Arès cependant, il ne s'agit pas d'un acronyme mais plus simplement d'une référence à l'homologue Romain du dieu de la guerre, divinité qui a donné son nom à une planète voisine de la Terre qui est l'objectif annoncé du programme Constellation après la Lune : Mars

Pour en savoir plus

Si vous avez l'impression que Arès 1-X est petite par rapport à la navette Américaine : voir le comparatif

Site internet de la NASA : Programme Constellation - Arès 1-X

21 octobre 2009

LCROSS : Un impact lunaire qui ne manque (finalement) pas de panache

La NASA a diffusé les premières images (N'espérez pas revoir une scène du film "Armageddon") du résultat de l'impact de Centaur vu par la sonde LCROSS qui s'est écrasée à son tour quelques minutes plus tard. (Centaur étant le dernier étage - 2.3 tonnes - de la fusée ayant emmené la sonde LCROSS vers la Lune)

L'une des images, faite 15 secondes après l'impact, révèle un panache de débris de 6 à 8 km de diamètre. D'autres images réalisées à l'aide de caméras thermique et infrarouge ont permis d'estimer le diamètre du cratère d'impact à 28 m.

La NASA avait d'abord annoncé un panache de matières de très grandes dimensions, qui aurait pu être observé depuis la Terre à l'aide de télescopes. Celui ci est resté finalement invisible depuis la Terre, caché par les bords du cratère lunaire Cabeus au fond duquel s'est écrasé Centaur.

Les premières données confirment néanmoins que l'impact a soulevé suffisamment de matière lunaire pour permettre l'analyse de celle ci par LCROSS, et confirmer ou non la présence d'eau dans les zones d'ombre permanentes de la Lune, à savoir les cratères proches des pôles.

Question

Qu'il y ait un cratère de 28 m fait par l'engin de 2,3 tonnes, je veux bien, cela me semble raisonnable. Mais qu'il y ait eu un panache de 6 à 8 km de diamètre 15 secondes après l'impact, ça me semble un peu gros. Pire qu'une bombe atomique!?

La racine carrée

Deux choses expliquent les dimensions du panache créé par l'impact :
  • La gravité de la Lune est environ 6 fois moindre que sur la Terre. La même énergie permet donc de projeter un objet 6 fois plus haut.
  • Il n'y a pas d'atmosphère sur la Lune (ou quasiment pas), il n'y a donc aucune force qui s'oppose au déplacement d'un objet une fois en mouvement. 
A noter également que l'énergie libérée par l'impact ne dépend pas uniquement de la masse du projectile, mais aussi de la vitesse de l'impact, proche de 2.5 km/s dans le cas de Centaur.

Pour en savoir plus

Sur La Racine Carrée : Deux sondes envoyées vers la Lune

Site internet de la NASA : Mission LCROSS - Mission LRO

12 octobre 2009

Apophis : Collision avec la Terre moins probable

Grâce à de nouveaux calculs effectués par la NASA, la probabilité d'une collision entre l'astéroïde Apophis (Dieu des "forces mauvaises et de la nuit" dans la mythologie égyptienne) et la Terre en 2036 a été revue à la baisse. Estimée auparavant à 1/45 000, elle est désormais de 1/250 000.

L'astéroïde, mesurant 270 m de long, constitué de fer et pesant environ 27 millions de tonnes, n'a pas pour autant changé brusquement de direction pour aller se perdre aux confins du système solaire. Il devrait en effet passer à seulement 22 200 km de la Terre le vendredi 13 avril 2029.

Pour se donner une idée, la Lune est à 384 000 km.

Question

Je suis une personne extrêmement prudente : je lis mon horoscope tout les matins, j'ai plusieurs trèfles à quatre feuilles et un fer à cheval dans mon portefeuille et un porte clef avec une patte de lapin.
Où puis je consulter la liste des collision possibles avec la Terre pour rester chez moi à l'abri les jours "à risque", en plus des autres vendredi 13?

La racine carrée

La Racine Carrée essaiera autant que possible de vous tenir informé des catastrophes à venir, mais sinon vous pouvez toujours consulter cette page internet du programme Near Earth Object de la NASA.

Pour en savoir plus

99942 - Apophis pour les intimes

Pour connaître les rites d'envoûtement "destinés à repousser Apophis"

4 octobre 2009

AF 447 : Un syndicat de pilotes accuse les sondes Pitot

Le Syndicat des Pilotes d'Air France (SPAF) relance la polémique sur la responsabilité des sondes Pitot dans le crash du vol AF 447.

Le syndicat, qui s'est déjà porté partie civile dans l'enquête, affirme en effet dans une déclaration :
"Sans la panne des Pitot, il n’y a pas d’accident"
Tout en ajoutant un peu plus loin (ce qui peut paraître contradictoire) :
"Les [sondes] Pitot n’expliquent pas à elles seules la perte de notre appareil"
Le SPAF s'oppose donc au BEA dont les premiers rapports affirmaient que la défaillance des sondes était un élément, mais pas la cause du crash.

Question

Sur quels éléments se base le SPAF pour affirmer la responsabilité des sondes Pitot ?

La racine carrée

La déclaration du SPAF ne donne malheureusement aucun élément technique permettant d'expliquer comment la défaillance des sondes Pitot a pu causer l'accident.

Le document, ainsi que d'autres consultables sur le site du syndicat, vise surtout à montrer que l'accident aurait pu être évité et pointe du doigt Air France, Airbus, le BEA (Bureau d'Enquêtes et d'Analyses), la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) et l'EASA (European Aviation Safety Agency).

Un retour d'expérience fait état de 9 incidents "graves" impliquant des "anomalies anémométriques" enregistrés par Air France en 2008 - 2009, avant l'accident du vol AF 447.

Le document du SPAF émet des doutes quant au fait que ces incidents aient bien été signalés à la DGAC et au BEA par Air France. Il explique également qu'aucune étude approfondie n'aurait été menée suite à ces incidents, et donc qu'aucune mesure n'aurait été prise pour traiter un problème connu avant la disparition du vol AF 447.

L'enquête déterminera les responsabilités de chacun, mais l'affirmation de la responsabilité des sondes Pitot manque cruellement d'argument, et dé-crédibilise un peu le travail du SPAF.

Toujours selon le SPAF :
"L’absence des boîtes noires n’est en aucun cas un obstacle absolu à la recherche de la vérité"
Cela n'en reste pas moins un obstacle relativement important pour trouver les causes techniques de l'accident.

Pour en savoir plus

Site internet du Syndicat des Pilotes d'Air France : www.spaf.aero
Page internet du BEA consacrée à l'accident du vol AF 447

Voir aussi sur La Racine Carrée :

Henri Pitot plaide non coupable