15 avril 2010

L'avion (plus) électrique

Dans un style plus "dans l'air du temps" que le vaisseau spatial SpaceShipTwo (Voir "Taxe carbone sur le tourisme spatial?"), l'avion solaire Solar Impulse des Suisses Bertrand Piccard  (Psychiatre de métier d'après des sources médicales) et André Borschberg a effectué son baptème de l'air le 7 avril dernier.

L'appareil est le premier prototype du projet Solar Impulse qui a pour but de réaliser un tour du monde à bord d'un avion ayant comme unique source d'énergie le Soleil.

L'enjeu majeur est de concevoir un avion extrêmement performant, pouvant stocker suffisamment d'énergie le jour pour pouvoir continuer à voler sur ses batteries la nuit, jusqu'au retour du Soleil.

Le prototype comporte ainsi quelques 12000 cellules photovoltaïques réparties sur les ailes de 64 m d'envergure ainsi que sur l'empennage horizontal. Les batteries lithium-polymère pèsent 400 kg pour une masse totale de 1600 kg, le tout propulsé par 4 moteurs électriques de 10 ch chacun.

Question

A quand les vols commerciaux Paris - New York uniquement avec des panneaux solaires?

La racine carrée

Pour faire simple : c'est pas pour demain.

Le projet Solar Impulse est avant tout un défi technologique, et non un précurseur du futur du transport aéronautique. Pour transporter plusieurs centaines de personnes au dessus des océans et des continents, il est aujourd'hui difficile d'imaginer autre chose qu'un appareil propulsé par des turboréacteurs alimentés en carburant.

La R&D dans ce domaine n'est cependant pas en reste. Le LEAP-X, nouvelle génération de moteur développé actuellement par CFM International (Snecma et General Electric), permettra une réduction de la consommation de carburant de 16%.

A défaut d'être électrique, les avions deviennent "plus électrique". En effet, sur un avion de ligne, les principaux systèmes (volets, gouvernes, trains atterrissage, inverseurs de poussée) utilisent des types d'énergies différents comme l'hydraulique et le pneumatique. La tendance actuelle est à la conversion de ces systèmes à l'énergie électrique.

Cette conversion présente plusieurs avantages : l'énergie électrique est plus facile à transporter et la maintenance de systèmes électriques est plus simple. Les moteurs, source d'énergie(s), doivent cependant s'adapter à cette demande croissante en électricité.

Pour en savoir plus

Site Internet du groupe Safran : L’avion plus électrique
Site Internet de Messier-Bugatti : Le frein électrique (équipant notamment le Boeing 787)

28 mars 2010

Un volcan islandais pas écolo du tout

Le volcan islandais Fimmvorduhals, situé entre les glaciers Eyjafallajoekull et Myrdalsjokull (rien à voir avec votre armoire IKEA, c'est en Islande) est entré en éruption le 21 mars dernier.

Les autorités locales ont d'abord craint des inondations causées par la fonte rapide de la glace et ont évacué 600 personnes par précaution. Le phénomène est relativement fréquent en Islande, terre de feu et de glace, et a pour nom un "Jökulhlaup". Le dernier évènement majeur de ce type avait été déclenché en 1996 par le volcan Grímsvötn situé sous la calotte glaciaire du Vatnajökull.

Heureusement, le volcan Fimmvorduhals se situe entre les glaciers et le risque d'inondation a rapidement été écarté. L'éruption est même devenue l'attraction touristique du moment en Islande et les hôteliers croisent les doigts pour que celle ci se prolonge le plus longtemps possible.

Question

Le volcan éjecte des km cubes de gaz divers dont le CO2, qui sont générateurs (dit-on dans les milieux "biens informés") de l'effet de serre. Ces émissions correspondent a combien de voitures dites polluantes?

La racine carrée

Les volcans sont en effet la principale cause naturelle de rejet de CO2 dans l'atmosphère. Hormis le dioxyde de carbone, le premier gaz rejeté est la vapeur d'eau, le troisième étant le dioxyde de souffre. Ce dernier gaz a un effet inverse du CO2 puisqu'il contribue à réfléchir les rayons du Soleil sans les absorber. Le SO2 est en revanche également responsable des pluies acides.

Malgré les quantités "industrielles" de CO2 rejetées par les volcans, très peu de recherches sont menées pour développer des volcans "verts" qui fonctionnerait à l'électricité.

Les volcans, islandais ou non, n'ont donc pas fini de rejeter du CO2, au mépris total des (tentatives d') accords internationaux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pour en savoir plus

YouTube : Vidéo des rejets de CO2 du Fimmvorduhals

18 février 2010

Obama veut construire des centrales nucléaires (Ahmadinejad dit que lui aussi)

Avec pour objectif une réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que de la dépendance au pétrole, le président américain Barack Obama a annoncé mardi dernier avoir pris des mesures pour relancer la construction de centrales nucléaires.

Depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island en 1979, les USA n'ont en effet pas construit de nouvelle centrale nucléaire. La centaine de centrales exploitées actuellement fournit 20% de l'électricité consommée au États-Unis, contre 80% en France avec 19 centrales.

Le président Obama reconnait que le nucléaire comporte des inconvénients, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets, mais il insiste sur la nécessité de construire une nouvelle génération de centrales nucléaires plus sûres et plus propres.

Question

Et l'Iran ?
L'Iran, lui, n'a pas droit aux énergies sans émissions de carbone... Quelle hypocrisie !!!

La racine carrée

L'Iran, par la voix de son président Mahmoud Ahmadinejad, annonce régulièrement franchir de nouvelles étapes dans le développement de son programme nucléaire "à vocation civile".

Dernière nouvelle en date du 7 février dernier, l'ordre du président Ahmadinejad de lancer la production d'uranium enrichi à 20% en uranium 235, provoquant une nouvelle fois la colère de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Alors on pourrait effectivement se dire : "et pourquoi on ne fait pas confiance à l'Iran quand il nous dit qu'il n'y a que des visées civiles à son programme nucléaire". Après tout, si l'Iran veut lui aussi réduire ses émissions de CO2 et consommer moins de pétrole et de gaz pour produire de l'énergie comme les USA, pourquoi pas?

Peut être que la notion de pays démocratique, le fait d'être reconnu comme tel par la communauté internationale, ou encore le fait de pas menacer régulièrement un pays voisin... peut être que ça joue un peu...

Pour en savoir plus

L'uranium utilisé dans les réacteurs à eau pressurisé (REP), le type de réacteur le plus répandu, a un enrichissement compris entre 3 et 5%.

La prochaine génération de réacteurs (EPR) est quant à elle conçue pour un enrichissement de l'ordre de 5%.